Voici le texte du jour, une nouvelle toute fraîche inspirée par le poème "Les morts" de Thierry Demercastel. Ses vers m'ont insufflé les lignes qui suivent les allées tranquilles du Père Lachaise. Une autre vision de la mort ou de la vie... peut-être! »
Extrait:
"C’est l’heure à laquelle l’ombre
des chats jouent à cache-cache avec les derniers rayons du soleil.
Les rumeurs de la ville s’apaisent et seuls les croassements des
corbeaux accompagnent les miaulements errants. Quelques égarés,
quelques cœurs meurtris cherchent encore la sortie. Sur les graviers
blancs, les pas se précipitent et l’angoisse résonne à chaque
nouvelle enjambée. Bientôt les grilles se referment. La vie d’en
haut s’achève. Celle d’en bas prend le relais. Paisiblement.
Malgré les décennies écoulées, je me
souviens de tout cela. Mon âme apaisée a conservé le souvenir de
ma précédente existence. Et je me plais à croire qu’au-dessus,
on ne m’a pas oublié. Même si mon cœur ne bat plus, même si mes
yeux ne peuvent plus voir, je ressens chaque vibration, chaque
pulsation, le moindre mouvement dans une étrange tonalité à
laquelle je pensais n’avoir jamais accès."
La suite: Par-delà les allées tranquilles
Et puis, hier dimanche, un texte plus court mais pas forcément plus léger. À vous de juger!
Extrait:
"Derrière un buisson, un
soldat embusqué attend les ordres. À quelques pas de lui, une
tourterelle en équilibre sur la branche d’un merisier lisse son
plumage. Pendant quelques secondes, l’homme et son barda, harnaché
tant bien que mal, s’extasie sur la beauté de la nature en cet
instant tragique. La toilette de l’innocente colombe le réconcilie
avec sa condition d’homme et il oublie le boucan des machines de
guerre."
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